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Sommaire :

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I. Introduction :

 

Dans le cadre de cette étude sur les représentations, je vais m'intéresser au phénomène de psychokinésie (faculté de l'esprit à influencer la matière, notamment à la mettre en mouvement).

Ce présent travail ne consistant pas à prouver l'existence de la psychokinésie, mais de se questionner sur la représentation que l'on en a, principalement dans le milieu scientifique, j'emploierais, malgré mes convictions, le conditionnel.

 

 

II. État des lieux :

 

Face à la psychokinèse, appelée également "effet PK", il me semble que la représentation joue un rôle primordiale. Ce phénomène se retrouve dans différents témoignages, et ce, quelque soit l'époque, la religion (exemple : Moïse écartant les eaux de la Mer Rouge pour permettre au peuple juif de traverser), ou le pays.

L'aspect inexplicable laisse libre cours à l'imagination quant aux causes de ce phénomène, tant soit peu qu'il soit reconnu comme réel et existant.

Cette première dichotomie instaure déjà la psychokinèse soit comme un phénomène réel, soit au contraire comme une production de l'imagination, servant alors de source d'inspiration à la magie (les tours s'inspirent souvent de cette faculté qu'aurait l'homme à défier la matière, et surtout à la dominer, domaine qui semble faire particulièrement rêver les spectateurs), à la mythologie, aux contes (exemple : les tapis volants des Contes des Mille et une Nuit) et autres fables.

La représentation est alors du côté de l'imaginaire. Si elle passe par la perception visuelle, comme dans le cas d'un tour de magie, nous savons qu'il y a "un truc", qu'il s'agit d'une manipulation visuelle, permettant la perception de quelque chose qui ne peut pas se produire de manière spontanée.

C'est réel, du fait que l'on perçoit réellement le tour. Mais en même temps, ça ne l'est pas, dans le sens où le phénomène n'a pas lieu naturellement, qu'une explication "rationnelle" permet de rendre compte de ce que l'on perçoit, que ce que l'on voit est dû aux talents du prestidigitateur.

Dans les deux situations (conte et magie), la représentation est associée au rêve, au fantastique, car ne pouvant s'observer dans la réalité.

Mais une multitude de représentations se façonnent autour de la psychokinèse, qui commence, depuis un siècle, à être étudiée sérieusement par certains scientifiques, soucieux de démontrer l'existence de "l'effet PK", et, à partir de là, de connaître son mode de fonctionnement.

En effet, si la première représentation venant à l'esprit concernant le "pouvoir de l'homme à déplacer des objets" est en rapport avec la magie et le fantastique, de nombreux témoignages s'accumulent chez certains scientifiques (déjà à l'époque de Camille Flammarion) et dans les gendarmeries, où une dimension beaucoup plus dramatique attire l'attention (déplacement dangereux d'objets dans les foyers, incapacité de vendre une maison en raison de manifestations auditives inexpliquées...).

Ici, nous ne nous retrouvons plus du côté de l'imaginaire, sinon de celui des faits. Ainsi la représentation de la PK ne passe plus par des imageries mentales, mais par la perception directe, par nos sens (pour la PK, principalement la vue et l'ouïe).

La représentation du phénomène devient celle d'un phénomène existant, car perçu par nos sens, sans l'intervention d'un manipulateur, qui plus est dans un contexte généralement totalement différent de celui féerique des contes, ou fantastique de la magie. La représentation est alors associée à une dimension beaucoup plus dramatique.

Avec la S.P.R. (Society for Psychical Research), à Londres, la représentation de la psychokinèse va changer. Ce n'est plus de la magie, de la fiction - au niveau ludique -, ni la manifestation des défunts, voire du diable - dans la prise au sérieux du phénomène par les mouvements spirites -, mais une capacité dont serait pourvu l'homme - vivant -, capacité mise en étroite relation avec un autre domaine de recherche de la parapsychologie : l'E.S.P. (Extra Sensorial Perception), sixième sens de l'homme.

 

 

II. La représentation de la psychokinèse dans milieu scientifique :

 

1) Le milieu scientifique en général :

 

Concernant un certain nombre de scientifiques, surtout français - la parapsychologie étant de plus en plus reconnue comme une branche scientifique à part entière, surtout dans les autres pays -, nous pouvons expliquer le scepticisme de ces derniers suivant deux points de vues.

Déjà celui, partagé par tous, de l'éducation. De manière générale, la psychokinèse n'est pas une faculté enseignée comme existante, et se retrouve encore moins être un domaine d'apprentissage, afin de la développer, tout comme on le ferait avec les cinq autres sens - surtout dans nos sociétés occidentales -.

S'il est fait référence à la psychokinèse, c'est le plus souvent sous les représentations liées à l'imaginaire, au fantastique, à la mythologie, comme je l'ai indiqué plus haut.

L'autre dimension vient plus particulièrement de leur formation de scientifique. La représentation de la connaissance passe par l'expérimentation, le concret.

Il ne peut donc y avoir de place accordée, dans le milieu scientifique, à cette "fantaisie" sortie de l'imagination de quelques conteurs, prestidigitateurs, ou plus récemment de réalisateurs de cinéma!

Plus profondément, la prise en compte de la susceptible existence de l'effet PK impliquerait un chamboulement dans nos représentations internes, et peut-être plus particulièrement chez cette catégorie d'individus que sont les scientifiques, qui ont pour profession d'avancer dans les connaissances, de mieux comprendre l'environnement - naturel, moléculaire, animal, humain... - qui nous entoure.

L'existence de ce phénomène ébranlerait, remettrait en question, en doute, nos connaissances considérées jusqu'alors comme acquises (notamment concernant les connaissances touchant l'humain, où une nouvelle faculté, et par là un nouveau type d'énergie serait à prendre en compte - le déplacement d'objets supposant l'intervention d'une quelconque énergie -), et nous obligerait à faire un grand pas en arrière.

D'où un paradoxe : faire un grand pas en arrière pour mieux avancer.

Alors que la science a pour objectif d'avancer dans la connaissance, peut-être cette remise en cause ferait-elle peur.

Ils se sentiraient alors en sécurité en faisant l'impasse, et en niant la possible existence de la psychokinésie, pour continuer à avoir le sentiment d'avancer.

A un niveau plus personnel, peut-être cela mettrait-il également en branle un fantasme de toute-puissance, une perte de maîtrise du savoir.

Cela engendrerait l'impossibilité de se représenter un phénomène qui ne correspondrait pas aux modèles déjà proposés par la science.

Aussi, ne s'agit-il pas d'une éventuelle découverte suite à une précédente recherche (ainsi la découverte de la molécule a-t-elle engendré celle des atomes, puis des neutrons...), allant dans le sens d'une progression, d'une évolution, mais au contraire d'une mise à l'écart d'un phénomène qui aurait toujours été présent.

Les modèles ne suivant pas, ils seraient dans l'incapacité de se représenter la psychokinèse comme une phénomène naturel existant réellement, non pas exclusivement à travers les talents d'un prestidigitateur.

D'où l'association systématique de faite entre le témoignage d'une telle faculté chez un certain individu et la fraude, sans qu'aucune recherche n'ait été engagée. Aussi, aucune recherche ne sera entreprise, puisqu'il s'agit forcément de fraude, la capacité d'influencer la matière par l'esprit étant impossible, ne pouvant exister. Ainsi la boucle est-elle bouclée.

La difficulté de l'acceptation de l'établissement de nouvelles règles vient aussi peut-être de l'implication directe de l'homme, qui serait doté de cette faculté depuis toujours, sans qu'il n'en ait jusqu'alors pris conscience.

La prise en compte de la psychokinèse aurait des répercutions dans tous les domaines : la psychologie, les sciences physique et chimique (A quel point ce qui est observé par les chercheurs, de manière générale, résulte-t-il d'un phénomène spontané - comme les mouvements moléculaires -, et à quel point serait-il influencé par ces chercheurs, qui agiraient involontairement sur ce qu'ils observent pour que les résultats de leurs recherches aillent dans le sens de leurs attentes?), la vie quotidienne (La chance au casino ne serait-elle pas engendrée par une capacité élevée d'un individu à influencer les mouvements de la bille?).

Si tout le monde est doté de PK, y a-t-il une variation selon la personnalité des individus, peut-elle se développer? Autant de questions qui pourraient faire avancer les recherches en psychologie.

Autant de questions qui influencent les représentations - qui peuvent être très variées - que l'on a ou que l'on aura de la psychokinèse, selon les disciplines qui les abordent.

 

 

2) La parapsychologie :

 

Et ces questions, les parapsychologues les ont eux-mêmes longtemps mis en suspend. En effet, la représentation, au niveau explicatif, semble être mise à l'écart, au profit du phénomène en tant que tel.

Pour eux, la représentation semble davantage passer par les faits, la perception du phénomène, en laboratoire, sous contrôle des différentes variables.

L'attention première est donc de prouver que ce phénomène existe.

Ce n'est que dans un second temps que seront proposées des théories explicatives, des hypothèses quant au mode de fonctionnement, alors en relation avec les expériences précédemment effectuées.

Ainsi la démarche est-elle différente de celle préconisée habituellement, selon laquelle les expériences ont pour but de démontrer, ou au contraire d'infirmer une hypothèse précédemment établie.

L'absence d'une représentation claire, au niveau explicatif, de l'effet PK, rend difficile les recherches parapsychologiques.

Aussi est-il difficile de donner une représentation uniforme aux phénomènes en question (esprits de défunts, phénomène biologique, ou capacité de l'homme?), d'autant plus qu'il n'y a pas assez de travaux effectués dans ce domaine, ne serait-ce que pour prouver la non existence de la PK, ce qui permettrait de définitivement associer la psychokinèse aux représentations liées à la fiction (les contes, le cinéma) et aux loisirs (la magie).

En revanche, si le phénomène est reconnu, suite à la rigueur des recherches expérimentales effectuées par les parapsychologues, sous quelle(s) représentation(s) le sera-t-il?

 

 

3) La psychologie :

 

Au niveau de la psychologie, la reconnaissance de la PK aurait de grandes répercutions, tant au niveau théorique que pratique.

En effet, les différentes représentations qu'ont les psychologues, à partir de la théorie et de la pratique, devront dans ce cas être remodelées, modifiées.

Des manifestations de l'environnement de l'individu seraient mises en relation avec la psyché. Cela suppose une double acceptation : celle du phénomène en question (exemple : lévitation d'objets), et de l'implication d'un individu causant le dit phénomène.

Alors que la psychanalyse accorde une grande importance à l'inconscient et à sa relation avec le corps, une démarche identique serait susceptible d'être envisagée à l'égard des objets extérieurs (au niveau matériel).

Les études effectuées auprès de phénomènes appelés poltergeist, ou "esprit frappeur", ont mis en évidence des points invariants, qui se sont dessinés, au fur et à mesure des témoignages et des enquêtes.

Ces phénomènes, caractérisés par le déplacement d'objets et/ou par des bruits impromptus, se manifestent majoritairement en la présence d'une certaine personne, souvent adolescente, et plus particulièrement de sexe féminin. De type introvertie, elle est souvent en proie à de forts conflits internes.

L'accumulation de la tension aboutirait à ces manifestations, qui permettraient à la jeune personne de diminuer les tensions accumulées, telle une décharge pulsionnelle avec projection sur l'environnement matériel de la personne, nouvelle forme de passage à l'acte.

Au lieu de décharger les pulsions à travers un symptôme, qui se manifesterait dans le comportement ou dans le corps, le sujet va projeter à l'extérieur, non pas une représentation, mais l'énergie pulsionnelle qui y serait associée.

A ce niveau, la PK, se présentant de manière spontanée (à la différence d'une expérience en laboratoire, où l'on demande par exemple au sujet d'agir sur un générateur électronique de nombres aléatoires), vient faire symptôme.

Ainsi pouvons-nous envisager l'incorporation de la PK dans la psychologie, et notamment dans la psychanalyse. La représentation de la PK comme symptôme, non envisagée jusqu'à présent, serait une nouvelle conception du phénomène.

 

 

IV. Conclusion :

 

A travers cet exemple, j'ai tenté de mettre en évidence les difficultés à se représenter un phénomène nouveau, pas du fait qu'il n'existait pas auparavant, mais du fait qu'il serait envisagé, appréhendé d'une manière totalement différente.

Cette difficulté fait que n'importe quel domaine peut "s'approprier" le phénomène pour son propre compte.

Dans le cas de la psychokinèse, et de l'E.S.P. en général, l'insuffisance des recherches face à l'ampleur du phénomène (en partant du principe qu'il existe) laisse libre cours à des démarches frauduleuses (généralement à but lucratif. Exemple : "36.15 code Mme Soleil"), qui sont en pleine expansion.

Nous rentrons alors dans un cercle vicieux, puisque ce développement contribue à associer la représentation des manifestations psi à la fraude, les allusions aux phénomènes se retrouvant alors souvent associées à divers témoignages révélant un abus de confiance, où les phénomènes en question auraient servi d'outil ou d'appât.

Ainsi telle "société de voyance" mettra en relief les soi-disant dons de perception extrasensorielle de ses voyants, ou telle autre secte attirera de nouveaux adhérents en étalant, ainsi que des appâts, les pouvoirs extralucides du gourou, ou encore ses transes accompagnées de lévitations.

Ces démarches peu scrupuleuses sont d'autant plus encouragées que les recherches effectuées pour expliquer, cerner les phénomènes, sont insuffisantes. Ainsi le champ est-il libre.

Et le cercle vicieux vient justement du fait que c'est ce développement d'escroqueries qui semble rendre difficiles les possibilités de recherches. En effet, les freins à la recherche étant généralement financiers, des fonds ne sont pas accordés pour l'étude de phénomènes dont la représentation courante que l'on en a est celle de manipulations frauduleuses ou encore de sectes. Il semble incongrue de financer des recherches sur des phénomènes servant d'instruments à des escrocs.

Les travaux parapsychologiques permettraient de cerner le phénomène, et par là même la représentation que l'on en a, face à la diversité des représentations qui nous sont proposées, tant quant à la réalité de l'effet PK que de sa cause, de ce qui le provoque. Une meilleure connaissance permettrait de désaproprier les charlatans qui ont tendances à "s'attribuer" ces phénomènes.

Enfin, la psychokinèse n'étant pas un domaine en soi, mais un des éléments de la fonction "psi", la recherche contribuerait non seulement à modifier la représentation de la PK, de celle de l'imaginaire à celle de faits concrets et réels perçus par nos sens, mais également d'autres domaines, comme la psychologie (poltergeist dû à un trouble psychologique) ou la physique (modification des lois concernant ma matière).

 

 

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